le mode d'édition des auteurs belges indépendants
On percevait chez Bernard Godefroid l'immense nostalgie des soixante-huitards, ceux qui ont vécu ces moments intenses où contester avait encore une signification.
Contester, non pas en super-héros de bande dessinée étasunienne, non pas pour délivrer l'humanité d'un fléau terrible. Contester, pour montrer qu'on est conscient, réfléchi, qu'on n'est pas dupe de ce qui se trame, et qu'on ne cautionne pas. Contester pour étaler son refus du destin que l'homme réserve à l'homme. Contester pour guérir le monde de sa médiocrité.
Les soixante-huitards d'aujourd'hui, on les appelle Bobos, ils prennent leurs vacances aux Maldives et polluent la planète avec les autres. La plupart des chevaliers de 68, mouches attirées par la voix mielleuse de la publicité, sont aujourd'hui caramélisés dans l'objet même de leur combat.
Bernard, dans sa pureté d'esprit, se faisait chauffeur de taxi plutôt qu'extra au McDo. Le rapport aux autres y est bien différent, et l'enrichissement intellectuel sinon plus grand, du moins plus vrai.
De toutes ses expériences sont nées des perles littéraires, tant sous forme de pamphlets que de courts récits tellement attachants et empreints de cette observation de l'homme.
Bernard, c'était « l'aventure du coin de la rue » : un quartier de Bruxelles qui s'éveille le matin de chaque jour, la chronique de l'humanité quotidienne, le ricanement de la publicité envahissante, le poing brandi à ce « monde des affaires » dépourvu d'empathie. Un trajet littéraire sans ambition mais tellement proche de l'émotion et de cet esprit de 68, demeuré intact.
Bernard Godefroid était bien plus encore. Âme et force vive d'un théâtre contestataire, animateur de Radio-Air-Libre avec la bonne chanson contestataire, voire ixée par le politiquement correct, anarchiste convaincu.
Enfin, « La Cigogne » ouvrait ses pages magazine à des auteurs de tout bord. Imprimé et envoyé par la poste selon les vieilles habitudes (foin de l'Internet envahissant) il était un lien physique entre gens pour qui culture signifiait bien plus que jeu vidéo.
Une vie consacrée à l'esprit de Mai 68, sans ambages, sans déviance, sans renoncement. Et comme le chantait Jean Ferrat : « la petite voix qui dit Non dès qu'elle vient d'un parachutiste* ».
Adieu, Bernard, merci d'avoir tisonné en moi les cendres presque éteintes de ces moments d'espoir d'un monde qui, somme toute, n'a existé que dans notre jeunesse qui, elle, demeure éternelle.
Georges Roland
* « En groupe en ligue en procession »
On
peut me dire sans rémission
Qu'en groupe en ligue en procession
On a l'intelligence bête
Je n'ai qu'une consolation
C'est qu'on peut être seul et con
Et que dans ce cas on le reste
Jean Ferrat
Quand on ouvre Droit dans le mur, recueil de pamphlets et de textes politiquement incorrects, on comprend rapidement que la « Pensée unique » et ses thuriféraires politiques et médiatiques seront mis à mal. Mais, Bernard Godefroid ne se borne pas aux faits économiques, politiques, sociaux, il élargit sa vision critique aux mœurs de notre époque.
Le néolibéralisme qui s’inscrit dans l’ordre économique mondial depuis la chute du mur de Berlin et dans lequel le fascisme trouve d’opportunes ouvertures, ce néo-libéralisme provoquant délocalisations, chômage, ruine des paysans, dégradations de la planète, est dénoncé dans un style caustique, fort éloigné – faut-il le préciser ? – du langage prudent des quelques observateurs qui se hasardent dans une critique.
Dans les us et coutumes de notre « démocratie avancée », l’être humain, déjà aliéné dans le système économique capitaliste :
Production, concurrence, croissance et profit maximum (le sportif n’échappe pas à cette aliénation) l’être humain se déshumanise davantage, réduit à un consommateur formaté par le franglais, par une sous-culture américaine, par des médias assujettis à la pensée dominante, par un matraquage publicitaire infantilisant, phénomènes sociaux que l’auteur épingle avec humour, fantaisie, usant de temps à autre de tournures poétiques.
Droit dans le mur est le livre d’un écrivain pour qui le rôle est de placer le lecteur devant la réalité dans toutes ses diversités. À travers ses pamphlets, Bernard Godefroid assume cette tâche, salutaire, avec courage et talent.
Une lecture de Barbara Y. Flamand
D'une plume élégante et bien trempée, Bernard Godefroid nous propose un recueil de Nouvelles et contes aux thèmes variés. Dans la plupart cependant, l'auteur n'hésite pas à décocher quelques flèches en direction des dérives de notre société d'hyper consommation et fustige avec un humour plutôt noir des comportements complètement aliénés au système économique capitaliste. Les Nouvelles de Bernard Godefroid ne finissent pas bien ou commencent mal...
ISBN 978-2930738147
format 12,5 x 20cm 260 pp.
Prix : 15,00€
- en librairie
par ISBN
- sur amazon.fr en livre papier
- sur www.bernardiennes.be
Disponible aussi chez Amazon.fr.
Chauffeur de taxi pour payer ses études de Sciences sociales à l’Université Libre de Bruxelles, il lance, après son service militaire, une expérience communautaire, Les Ateliers Populaires. Il y crée une troupe théâtrale d’amateurs et une pièce qui s’intitule : Les très rentables aventures de Pol Van den Clutenants et Cie. La pièce remporte un vif succès à l’époque (et quelques ennuis policiers...).
Le chemin de la vie le sépare de la communauté, dans laquelle il a vécu pendant huit années. Il se marie et a deux fils.
Il fonde alors La Cigogne qui publie un périodique bimestriel d’information littéraire et artistique, qui jouit rapidement d’une excellente réputation dans le milieu revuiste belge et international, en France, au Grand-duché de Luxembourg, en Italie, au Brésil... Il en est l’éditorialiste et le commentateur principal des nombreuses participations reçues, qui proviennent de plus d’une centaine d’auteurs marginaux. La Cigogne vole pendant plus de vingt-trois ans. Elle bénéficie d’un abondant courrier des lecteurs.
Dans le même temps, il publie plusieurs ouvrages :
Les Contes pour enfants désobéissants et adultes insoumis, aux Éditions de La Pensée Universelle.
Le Journal d’un Vieux Rat, aux Éditions de La Cigogne. Cet ouvrage bénéficie d’un prix d’aide à l’édition de l’Académie Royale de Littérature de Belgique et d’une appréciation élogieuse de Georges Simenon. Il traite de l’abandon des vieillards dans les grandes villes.
Le Miroir aux Alouettes, aux Éditions de la Cigogne, reçoit lui aussi un prix d’aide à l’édition de l’Académie Royale de Littérature de Belgique. Ce livre autobiographique retrace son enfance en France dans une petite ferme où ses parents lui donnent une éducation libre, sans école.
Le Mariage d’Hercule Poivrot, aux Éditions Chloé des Lys. Dans ce pastiche d’Agatha Christie, Poivrot, très sentimental, contrairement à Poirot, se fait honteusement manipuler et tombe dans les filets d’une belle aventurière.
Depuis 2005, il réalise une émission hebdomadaire de trois quarts d’heure, intitulée La Cigogne, sur les ondes de Radio-Air-Libre. Outre une analyse à contre-courant de l’actualité, il tente d’y faire connaître des chansons françaises généralement peu connues, boudées, voire censurées par la plupart des médias.
Recueil de pamphlets et de textes politiquement incorrects
Quand on ouvre Droit dans le mur, on comprend rapidement que la « Pensée unique » et ses thuriféraires politiques et médiatiques seront mis à mal. Mais, Bernard Godefroid ne se borne pas aux faits économiques, politiques, sociaux, il élargit sa vision critique aux mœurs de notre époque. Droit dans le mur est le livre d’un écrivain pour qui le rôle est de placer le lecteur devant la réalité dans toutes ses diversités. À travers ses pamphlets, qui couvrent vingt-cinq années d’actualité, Bernard Godefroid assume cette tâche, salutaire, avec courage et talent.
Découvrez la fiche de lecture signée Barbara Y. Flamand.
ISBN: 978-2930738079
Format 12,7 x 20,3 cm - 182 pages
Editeur : Bernard Godefroid - bernardiennes
Dr Larroumets Anne-Marie
04.11.2017 22:24
je viens de lire "journal d'un vieux rat"
ayant fait la médecine, j'ai vécu 6 ans dans le quartier décrit dans ce livre,. Merci à son fils
qui a déposé les livres à César de Paepe
Les Associations bernardiennes
05.11.2017 10:39
Merci pour votre témoignage, que nous transmettons volontiers au fils de l'auteur.
Ghislaine Renard
21.11.2016 13:23
Je n'ai jamais eu le plaisir de le rencontrer, mais je salue sa mémoire !
Alain Magerotte
04.11.2016 12:22
Adieu l'ami ! Ravi d'avoir fait un bout de chemin avec toi...
Claude Danze
04.11.2016 11:11
Bon vol, La Cigogne. Ton étoile brillera ce soir...
Derniers commentaires
09.03 | 11:28
Bonjour,
En janvier 2020, le Conseil d'Administration a décidé de fermer les publications et les réceptions de manuscrits.
Nous ne pouvons donc pas vous aider.
03.03 | 15:17
Bonjour, Je souhaiterais vous proposer une nouvelle. Je lis beaucoup mes amis belges et français qui sont chez vous. Merci à vous. Cordialement.
22.01 | 16:30
La petite grenouille de La Réconciliation, déjà pleine de sensibilité, trouve ici encore le profond message d'un enfant arraché à sa patrie de cœur. Bravo à l'auteur, pour ce rendu.
04.10 | 00:42
Toutes ces pages qui te concernent suscitent l'intérêt. Je crois que celui-ci se manifestera.
Amitiés.
Barbara