Il était une fois... le bonheur - Critique de Daniel Bastié

IL ÉTAIT UNE FOIS … LE BONHEUR « Il était une fois », « La carrière », « L’oncle Emile », « De quoi est-il question » ? et « Souvenirs, souvenirs » : voilà le sommaire de ce recueil de nouvelles rédigées par Barbara Flamand, autrice bruxelloise à la plume acerbe, femme engagée et poétesse aguerrie. Depuis des années, elle dissèque le monde qui l’entoure, décrit sans relâche notre société, dénonce ses hypocrisies et aime, également, en relever les vertus. Avec « Il était une fois … le bonheur », elle charge ses mots d’affect et de réminiscences, pense naturellement à Colette. Une expression lue il y a longtemps dans un coin de verdure et qui ne pouvait que donner le titre à ce nouvel ouvrage. Bien entendu, l’art du récit court relève de l’exploit. Comment animer des personnages et poser une atmosphère sans digresser, en allant à l’essentiel ? Elle tient vraisemblablement son secret de l’art de la poésie qui, en quelques vers, annonce, dénonce, révèle ou suggère. Bien sûr, raconter les présents récits revient à les déflorer, à en ôter toute la surprise. Car il y a toujours une histoire, avec une conclusion surprenante, parfois extrêmement sombre. Toujours déroutante ! Pourquoi lire cet ouvrage ? Pour la beauté de l’écriture, d’abord ! Ensuite, pour la rigueur des phrases et leur sincérité. Voilà quelques lignes en guise d’hors-d’oeuvre : « La parole doit être notre miroir. Parler des hommes aux hommes, sera mon programme dans sa simplicité. J’ai pu vivre sans programme. Je veux dire sans donner à mon métier un soutien existentiel. Mais comme c’est épuisant de se brosser les dents sans raison, de soigner son foie sans raison, d’éviter l’embonpoint sans raison, vos seins de fléchir, votre visage de se rider sans raison. Et voilà qu’aujourd’hui je donne à ma vie, en toute conscience, un fondement. Et je me sens neuve. »

Ed. Bernadiennes – 127 pages

Daniel Bastié - Bruxelles Culture 01.04.2020

Rencontre: Barbara Flamand

Écrivaine engagée, pasionaria scintillante, auteure à la plume acerbe et tendre à la fois, poétesse virulente, pourfendeuse de l’hypocrisie, exploratrice de l’âme, Barbara Y. Flamand n’a de cesse de rédiger comme en témoigne une intense production tantôt militante ou pleine de douceur qui jette un regard sur notre société qu’elle décortique avec acuité. On sait beaucoup moins qu’elle a longtemps été secrétaire au Théâtre royal du parc, qu’elle a travaillé au Ministère de la culture et qu’elle s’est manifestée dans le secteur de l’audiovisuel. Rencontre.

Plus d'information dans le PDF ci-dessous.

Interview réalisée par le eZine Bruxelles Culture du 5 mars 2020
Contact et abonnement gratuit : pressculture4@gmail.com 

Retrouvez Barbara Flamand également sur le site www.ecrivainsbelges.be 

Rencontre BF 5 mars 2020 - Daniel Bastlé

Il était une fois... le bonheur - NOUVEAU

Il arrive dans un quotidien plutôt paisible que le drame surgisse, qu'une rebelle atteignant  l' âge mûr, se résigne  à un silence définitif après avoir publié sa biographie, qu'un jeune homme, pur, ingénu, ne puisse prendre place  dans une société inhumaine, qu'une comédienne,  en répétant  le rôle qu'elle tient dans une pièce banale, s'égare dans des interrogations existentielles à partir de l'évolution de l'homo erectus. Et il arrive qu'à la faveur d'un événement, les souvenirs nous assaillent.
Dans chacun de ces récits, le fait de vivre apparaît dans sa gravité, soulignant  le contenu émotionnel d'une situation placée dans le contexte  historique de l'époque. Toutefois, cette gravité n'exclut ni la fantaisie ni l'humour.

ISBN 978-2-930738-80-8  --  10€   --  132p
(disponible auprès de l’auteur  - hors éventuels frais postaux)

Lisa ou la terre promise - L'avis d'un lecteur

Voilà la réédition d’un roman publié en 1983 et aujourd’hui épuisé ! Bien sûr, depuis, le monde a évolué et ce qui était présenté comme de la science-fiction est en passe de devenir ordinaire. Pourtant, il ne s’agit pas d’une déclinaison à la manière de « Stars Wars » et autre « Star Trek ». Ce serait bien mal connaître Barbara Y. Flamand, auteure à la plume prolifique et qui doit sa réputation à son talent de poétesse. Cela pour dire que ses ouvrages se nimbent toujours d’une touche de délicatesse, de termes particulièrement bien choisis et de jolies descriptions destinées à faire naître des atmosphères qui entraînent le lecteur loin des pavés de Bruxelles.

Plutôt que de manipuler les poncifs, elle opte pour une histoire futuriste qu’on découvre à hauteur d’enfant, puisque le protagoniste a douze ans et se prénomme Hans. 2025 se trouve à nos portes et est presque demain. Il suffit de feuilleter les pages et de s’attarder aux chapitres pour s’assurer que la terre n’est plus la même et que de nombreuses modifications façonnent le quotidien. Au siècle des nouvelles technologies, on peut voyager dans l’espace et se diriger vers d’autres planètes. Une société de tous les possibles dans laquelle on se déboulonne des vieux cadres pour rêver autre part, s’installer loin de chez soi et aspirer à une vie meilleure. Plutôt que d’un livre rempli de bagarres et de fureur, l’auteure ose un récit en forme de parabole qui traite certes de notre vie grégaire mais qui insiste surtout sur la manière de bien grandir, de se comporter face aux autres et de devenir des adultes responsables.

Même s’il n’est jamais question de comparer l’histoire avec ce qui a été écrit antérieurement, « Lisa ou la terre promise » possède un côté « Petit Prince » sans l’ombre de Saint-Exupéry. Un livre qui parle enfin de la spontanéité de la jeunesse et de ses enthousiasmes.

Daniel Bastié – Bruxelles Culture – 15 janvier 2019
Brussels Diffusion asbl Contact et abonnement gratuit :
pressculture4@gmail.com

Lisa ou la terre promise

Harry Potter est connu du monde entier de la planète Terre. Moi, Hans, douze ans, je suis ignoré de cette planète. Mais ... si vous atteignez un jour la planète Gamma, généralement inconnu ici-bas, alors ... vous entendrez parler de moi...

Devenu aventurier de l'espace, grâce au cosmonaute Jo, j'ai découvert un lieu où existe le bonheur collectif.

J'espérais retrouver, dans cet espace, ma petite amie Lisa qui devait revivre après sa mort sur Terre. Car les fées (Lisa en était une) ne quittent jamais tout à fait la vie.

Je vais tout vous dire, avec l'émerveillement qui m'a saisi.

ISBN 978-2-930738-71-0  -  185 pages  -  12,7 x 20,5 cm  -  10,-€
(disponible auprès de l’auteur  - hors éventuels frais postaux)

Lisa ou la terre promise - L'avis d'un lecteur

Dans notre triste époque de super-héros étasuniens, sauveurs d'un monde caramélisé à la gomme à mâcher chlorophyllienne et au soda exempt de sucre, voici un de ces bonbons suaves au goût divin de sublimation de l'amour. Le petit Hans, âgé de dix ans, est amoureux de Lisa, qu'il reconnaît comme une fée pleine de ressources. Lorsque son amie meurt soudain, il refuse d'y croire, décide de braver parents et qu'en dira-ton pour s'élancer dans l'espace, à la recherche de Lisa. En compagnie de Jo, navigateur spatial expérimenté, il va découvrir la planète Gamma, où il est convaincu de retrouver Lisa... La rencontre de Hans avec un monde nouveau, ce voyage initiatique aux confins de l'univers, avec, toujours, le merveilleux qui guette au coin de la page, tout cela exprimé dans une langue d'une pureté à couper le souffle, plonge le lecteur dans une atmosphère lumineuse, ouverte sur l'avenir, en un mot : optimiste. On vous dira que cette vision utopique relève de l'onirisme, que ça n'existe pas, que l'auteure est une douce rêveuse sans bonne vision de la réalité. Mais comme disait le grand Jacques : « Dites, si c'était vrai ? » S'il existait vraiment une planète semblable à Gamma, peuplée de sages ? Ne serions-nous pas tentés de suivre le petit Hans dans son voyage insensé ? Ne cherchons-nous pas chaque jour notre fée Lisa dans nos pensées les plus secrètes ? Pourtant, il ne s'agira pour les terre-à-terre, que d'une petite fille morte...

Les illustrations de Eddy Ausloos parues dans la première édition datant de 1983 apportent au rythme du conte, une dimension quasi métaphysique ; nous avons tenu à les intégrer dans la présente édition. À mi-chemin entre « Le petit prince » de Saint-Ex et « L'écume des jours » de Boris Vian, ce conte proclame que l'aventure de l'espace peut déboucher sur l'Utopie. En découvrant ce monde heureux et fraternel, Hans propose à ses camarades et aussi aux adultes capables de l'écouter, le retour au merveilleux, au sentimental et aux audaces romantiques. On ne peut qu'encore citer Jacques Brel : « Rêver un impossible rêve – Porter le chagrin des départs – Partir où personne ne part – Pour atteindre l'inaccessible étoile » Il s'agit ici d'un bijou littéraire incomparable – je pèse mes mots – d'optimisme, d'amour, d'espoir en ce que l'humanité, la vraie, peut réaliser de plus sublime. Un cadeau magnifique pour Noël.

Georges ROLAND

L'odeur - l'avis d'un lecteur

Dans ce très curieux roman, Barbara Flamand conjugue excellemment ses talents de poète, nouvelliste, dramaturge et essayiste, soulignés à juste titre dans la préface remarquable de son nouvel éditeur indépendant Georges Roland qui y évoque sa notoriété littéraire grandissante en Belgique, grâce à plusieurs éditions de ses livres en tchèque, à l’initiative de son éditrice praguoise, Jana Cernà, édition Onyx.

Il est de toute évidence aujourd’hui que la clé de voûte d’une œuvre aussi singulière et plurielle : poèmes, nouvelles, essais, théâtre, repose à la fois sur son idéal d’égalité sociale – Barbara Flamand est restée militante de gauche – et aussi sur son sens dramatique qu’elle aura probablement développé au théâtre royal du Parc quand elle y fut secrétaire.

À lire sa bibliographie imposante, on pourrait croire que sa capacité de s’insurger et de s’indigner contre toute forme d’inégalité sociale se serait affadie au fil du temps. Or, il n’en est rien quand on comprend vite que, dans ce dernier livre paru, même fiction qualifiée de roman, Barbara Flamand capitalise magnifiquement ses talents antérieurs dans une veine nouvelle qui renoue avec le conte philosophique à la manière de Voltaire, qu’elle renouvelle de façon aussi ironique que désopilante.

La scène d’exposition montre le réveil de Karl Sokhrath, auteur dans sa jeunesse d’un livre de philosophie politique qui lui valut une réputation mondiale. Devenu président d’une improbable république démocratique, usé physiquement, et en convalescence après plusieurs interventions chirurgicales, il se sent incommodé par une mauvaise odeur qu’il est le seul à respirer alors que ses appartements son embaumés par son parfum préféré, le chèvrefeuille. Il en demande alors la raison en vain à son valet de chambre, puis à sa femme Alexandra, « sa petite pomme », devenue sa compagne de vie, ancienne éleveuse de phoques et maquilleuse dont l’impertinence fut l’occasion d’une première rencontre décisive à New-York, juste avant leur mariage.

À partir de là, le déroulement d’une série de scènes rocambolesques de l’ancien philosophe du gouvernement des hommes par les hommes montre combien le président, enfermé de plus en plus dans son cénacle de ministres et son image médiatique liée à l’affairisme mondial, se trouve coupé du contact avec les réalités concrètes de la population de son pays, ce qui nous vaut une première galerie de portraits de ministres croqués sur le vif du ridicule et de l’imposture.

Reste que la fameuse odeur ne cesse de le poursuivre au point qu’il consultera un praticien du nez de grande réputation, en réalité un original, amoureux du bel canto, et des airs qu’il a appris à son perroquet avec lequel il chante en duo. En final, il conseillera au président d’écouter de la musique classique, ce qui devrait le libérer de l’obsession de l’odeur : une véritable scène digne de Molière.

À la demande d’Alexandra, un perroquet est acheté. Pendant qu’elle s’amuse avec son nouveau compagnon, que Karl se passionne pour les compositeurs dont il a rangé les CD par ordre alphabétique et qu’il donne libre cours à son imagination, heureux d’être enfin débarrassé de l’odeur mystérieuse, il est brusquement arraché à sa fuite par un événement politique qui le rappelle à sa fonction de président, et…l’odeur surgit à nouveau !

Aussi Alexandra décide-t-elle de l’amener à consulter une guérisseuse dont sa camériste lui a vanté les talents ; c’est elle qui conduira la voiture vers la destination d’une bergerie lointaine dont le parcours sera pour elle une révélation surprenante autant qu’incompréhensible : après la traversée de la ville, au-delà d’une banlieue, hideuse, lépreuse, ce ne sont plus que des campagnes désolées, aussi pauvres que les cités. Pourquoi ? Comment ? Questions qui provoqueront un affrontement entre les époux. Pourquoi cette pauvreté alors que Karl est président ? C’est le système économique qui l’engendre ?

La dernière partie du livre tient dans la scène révélatrice de la consultation chez la guérisseuse redoutable, au regard perçant qui tutoie tout consultant, riche ou pauvre, et qui refuse l’argent offert par Alexandra : « Ce n’est pas l’argent que les pauvres demandent aux riches, ma belle, c’est l’égalité. Mais çà, ils ne voudront jamais ; il faudra la leur arracher de force ».

Alexandra sera le témoin secret de la formidable mercuriale dénonçant les dérives et les compromissions du président, qui ne peuvent conduire qu’à l’ordre de la révolution du peuple : « Ton odeur, Sokhrath, dira la guérisseuse, c’est celle-là. Elle vient de toi. Je peux guérir un corps malade, un cerveau malade, mais je ne peux guérir une âme pourrie. »

L’amour d’Alexandra s’est porté sur l’homme que les médias avaient encensé, appelé le philosophe du siècle lorsqu’il était à New-York, et qu’elle avait rencontré lors de sa visite dans les studios d’Hollywood où elle était maquilleuse ; celui qu’elle découvrait en écoutant secrètement l’entretien de Karl avec la guérisseuse renversait l’idole de son piédestal. Elle était bouleversée, épouvantée. Il allait sûrement comprendre et, quand il se retrouverait seul avec elle, se livrer à elle, avec sincérité. Il se soumettrait à une mortification, il changerait. Mais, durant le retour, Alexandra allait recevoir le dernier coup : le mensonge brisant le couple. Le rêve de pureté comme celle du lac immaculé qu’ils avaient admiré au cours de leur équipée s’avérait impossible.

Disons un mot pour terminer du style de cette fable à la fois jubilatoire et massacrante de tout pouvoir politique jugé oppresseur et aliénant, en mode énonciatif indirect ou direct.

Dans le premier cas, recourant à l’ironie sous toutes les tonalités légères ou pesantes, notre écrivaine recourt soit au mode systématique de la caricature visuelle et des attitudes croquées sur le vif, soit aux multiples antiphrases acerbes parfois interrogatives ou exclamatives pour dénoncer, stigmatiser, ou déjouer toute forme d’injustice ; dans le second cas, celui des dialogues ou même de la plongée introspective, le ton s’adoucit en mille nuances affectives et parfois poétiques laissant entrevoir de façon claire et précise ce qui meut les attitudes et les comportements des êtres dont, en particulier, les petits, les sans-grade, les gens du peuple sont mis en valeur pour leur sens de la dignité face au pouvoir.

La phraséologie est parfaitement maîtrisée, souvent linéaire ou heurtée selon que l’anaphore insiste pour hausser le ton coléreux, ou, au contraire, pour déboucher sur l’image poétique ou hyperbolique selon le mode choisi, sans parler des interjections qui émaillent le discours, comme au théâtre, ce qui en fait aussi la saveur et le plaisir de lecture !

Profondément engagée dans cette très belle écriture, fruit de cet équilibre entre le dedans et le dehors, Barbara Flamand nous offre ainsi au total le cadeau d’une réussite littéraire qui correspond à ce qu’elle appelle sa vision du monde «  son autre sacré ».

Jean-Pierre Grandjean

Les amours intemporelles

Quatre hommes parlent d’amour.

Moi, dit le premier, l’amour a failli me démolir, me perdre.
Le deuxième : C’était un amour qui était plus que l’amour.
Le troisième : moi, je dis que l’amour de soi est le plus sûr et le plus rassurant.
Le quatrième : l’amour partagé fut pour moi comme la découverte de la terre promise.

L’écrivain qui était à l’écoute intervint :

- Que dire qui n’ait été dit, venant tantôt d’un cœur froid, tantôt d’un cœur volcanique ?! D’un être privé d’âme ou d’une âme fervente ? Mais l’amour n’est pas toute la vie, à part cet amour qui rayonne dans votre être, ou - s’adressant au troisième - ne rayonne pas, quelles valeurs soutinrent vos vies jusqu’à ce jour ?

- Mon gagne-pain n’était pas suffisant pour donner sens à ma vie. J’ai écrit avec le besoin de mettre mon cœur à nu et, dans ce dévoilement, l’amour avait sa place.

- Journaliste, reporter, j’ai parcouru le monde, essayé de comprendre les révolutions, les contre-révolutions, de saisir le moteur de l’Histoire, avec une sensibilité particulière pour les peuples souffrants.

- L’Histoire ! Vous me faites rire. Moi, je me suis tenu au-dessus de la mêlée.

- J’avoue que mon métier, professeur de mathématiques, ne m’a pas suffi non plus. Citoyen conscient, contestataire d’une société capitaliste déshumanisante, J’ai envisagé de créer un journal d’opposition dans lequel notre don d’humanité devrait être tangible.

Merci Messieurs. Vous m’avez éclairée et m’avez orientée vers mes sujets, le thème de mon livre. Je vous en révèle le titre : « Les amours intemporelles »

ISBN 978-2-930738-45-1  -  182 pages  -  12,7 x 20,5 cm  -  12,-€
(disponible auprès de l’auteur  - hors éventuels frais postaux)

A gauche toute... une écriture de combat pleine d'humanité

Écrivaine engagée, pasionaria scintillante, auteure à la plume acerbe et tendre à la fois, poétesse virulente, pourfendeuse de l’hypocrisie, exploratrice de l’âme. Voici Barbara Y. Flamand.

Snobée en Belgique, ignorée en France, il aura fallu qu’une éditrice praguoise (Jana Cerná - éd. Onyx) réalise enfin la portée de ses textes, et fasse l’effort de les traduire en... tchèque, pour les faire paraître dans son pays !

Barbara Flamand écrit sans relâche (sa bibliographie témoigne d’une production intense), l'introspection tantôt militante, tantôt pleine de douceur, d’une société qu’elle décortique avec précision.

Ses poèmes engagés (Les mauvais espritsLe Crocodile vert) nous en disent long sur une personnalité hors du commun.

Dans sa préface au Crocodile vert (Cuba) elle écrit : Les révolutions sont derrière nous. On tente de nous faire croire qu'elles n'ont été qu'un hiatus dans l'Histoire.(...) Je pense qu'un poète, un écrivain, se doit de donner l'image d'une humanité en marche.

Ou encore, dans Les mauvais esprits : 
Ah, c'est pas drôle
de regarder en soi et de ne trouver que des ronces.
Et ça fait mal, je vous jure.
Ça fait mal à flinguer dans le tas
comme un dingue.

Enfin, et surtout, son essai L'autre sacré, analyse quasi scientifique, mais humaine et lucide, d'une dégénérescence annoncée. Le sacré social, cible prépondérante du pouvoir, doit revenir aux mains d'un Prométhée bravant les empires, pour être remis à sa légitimité véritable : l'humanité. L'essai se ferme sur le mot « clarté », et sur une citation d'Henri Barbusse : La révolution, c'est l'ordre.

S'il est une phrase extraite de L'odeur qui résume à elle seule l'engagement de l'auteure, c'est bien celle-ci :

Ce n’est pas l’argent que les pauvres demandent aux riches, ma belle, c’est l’égalité. Elle ajouta en martelant ses mots : Mais ça, ils ne voudront jamais ; il faudra la leur arracher de force.

... écrasés sous pneu de jaguar

Une réédition du tout premier recueil de Barbara Flamand, paru en 1968, dont un critique disait à l'époque :  « Barbara Flamand porte une cavale furieuse dans sa poitrine. »

Il semble que ces poèmes du premier recueil de Barbara Y. Flamand, retenus dans une zone profonde surgissent spontanément dans un élan libérateur, à en juger par la flamme qui les parcourt.
D’abord, ils révèlent une ouverture au monde qui se confirmera dans tous les recueils suivants conférant à Barbara la réputation d’auteure engagée, ce qu’elle revendiquera par ailleurs.
Les maux du monde ont autant de portée que les événements de sa vie privée, et même, ils sont assimilés à son vécu, dépassant ainsi le témoignage qui ne serait qu’observation, constat.
Au contraire, c’est une conscience qui s’introduit dans l’écriture, elle accuse, elle se révolte, elle explose dans un non-conformisme, un non-conformisme qui s’affiche également quand le je se livre dans l’amour, l’érotisme, l’amertume, les divers états d’âme d’un tempérament mobile.
Il y a dans ce recueil autant de feu que de lucidité, autant de mordant que d’humanité. 

ISBN 978-2-930738-30-7  - 130  pages - 12,7 x 20,5 cm - 12,00 €
(disponible auprès de l’auteur  - hors éventuels frais postaux)

Les miroirs ne sont plus magiques - Nouvelles

Dix nouvelles hétéroclites.

Elles le sont par la diversité des sujets et des tons avec lesquels l’auteure les traite. Toutefois, elles présentent une note constante : l’histoire n’est jamais simplement une histoire, une anecdote dont les événements et personnages en limitent la portée. 

Effectivement, le propos sous-jacent tient au regard critique, insidieusement ou franchement
accusateur, avec lequel Barbara Y. Flamand appréhende notre société dans ses multiples facettes.De sorte que ses histoires promènent devant nos yeux quelques miroirs dont nous ne pouvons nous détourner, d’autant que son écriture glisse avec aisance de la gravité à la fantaisie, de la fantaisie à l’humour.

Il ne faudrait pas conclure que ce livre ne peut satisfaire que l’esprit. Ici, comme dans nombre d’écrits, l’auteure concilie le rationnel et l’émotion ; la tendresse trouve toujours son chemin. Peut-être est-elle le chemin ? De Nazim, personnage de « L’exilé » saisi dans sa vie de travailleur émigré, logé dans une cantine de charbonnage, Barbara rend par des détails d’une incontestable vérité, et dans une prose sobre, la douloureuse solitude. Une prose dans laquelle à maints endroits (notamment dans cette histoire campagnarde qu’est « Rosa et Gaspar-le furet) la poésie prend place, naturellement.

Disponible dès maintenant sur

ISBN 978-2-930738-19-2 * 164 pages * 12,00€

L'odeur

Dans cette première parution de Barbara Y. Flamand aux associations bernardiennes, on découvre une écriture assurée, une ligne bien droite, sans concessions, et toujours soucieuse de précision et de pureté de style d'une écrivaine de caractère.

Notre destin souvent nous emmène en des contrées inconnues, que nous ne pouvons récuser ; le philosophe idéaliste devenu Président arriviste en fait ici les frais.

Au beau milieu de cette misère, de cette mascarade sordide, le petit lac d'eau claire, non polluée, demeure la seule issue salvatrice, comme une eau de baptême lavant le péché. Un petit lac...

Par demi-teintes précises et farouches, Barbara Y. Flamand nous guide dans un univers concret, et pourtant tellement fragile : le gouvernement des hommes par les hommes.

L'odeur est en fin de compte, notre conscience qui se révolte.

COMMANDER 

ISBN 978-2-930738-08-6
format 12,5 x 20cm 154 pp.
Prix : 12,00€
Les livres sont accessibles :
- dans toute librairie par n°ISBN
- par mail à barbara.flamand@bernardiennes.be
- sur amazon.fr en livre papier (et bientôt électronique).

Commentaires

Pascal Weber

22.12.2017 06:45

Bonjour, Madame Flamand. Je voulais (enfin) vous remercier personnellement, pour le soutien de poids que vous avez apporté à Onze Lettres. Passez d'excellentes fêtes de fin d'année.
Pascal Weber

Derniers commentaires

09.03 | 11:28

Bonjour,
En janvier 2020, le Conseil d'Administration a décidé de fermer les publications et les réceptions de manuscrits.
Nous ne pouvons donc pas vous aider.

03.03 | 15:17

Bonjour, Je souhaiterais vous proposer une nouvelle. Je lis beaucoup mes amis belges et français qui sont chez vous. Merci à vous. Cordialement.

22.01 | 16:30

La petite grenouille de La Réconciliation, déjà pleine de sensibilité, trouve ici encore le profond message d'un enfant arraché à sa patrie de cœur. Bravo à l'auteur, pour ce rendu.

04.10 | 00:42

Toutes ces pages qui te concernent suscitent l'intérêt. Je crois que celui-ci se manifestera.
Amitiés.
Barbara

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